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Frison-Roche lui-même aurait été d’accord, le retour à la montagne commence par retoucher le matériel qui est resté en partie planqué durant l’hiver, et j’ai eu du plaisir à reprendre un vrai piolet dans les mains, remettre des chaussures en cuir, un casque etc. pour animer ce premier cours de glace de la saison d’alpinisme qui a eu lieu bien sûr à Chamonix.
Il ne s’agit pas de celui du Chili, ni de celui du Cap vert, encore moins de celui de Cuba ! C’est celui de Compostella dont nous parlons, en Espagne, qui représente l’aboutissement du pèlerinage sur le Chemin de St Jacques. Fin d’une entreprise entamée il y a 5 ans avec un groupe de Fribourgeois et un autre du Valais, nous étions parti du Puy en Velay au printemps 2009 et avons rejoint par étapes successives la cathédrale de Santiago.
Magnifique aventure pour ces deux groupes dont la particularité est qu’ils étaient formés de personnes âgées, je pourrai dire très âgées puisque une certaine avait … 86 ans ! Et pour cette dernière étape, nous n’avons pas été ménagé, la météo a été exécrable : le froid, la pluie et même la neige ont tout fait pour nous empêcher de rejoindre notre but à raisons de 25 km quotidiens.
C’était mal connaître mes compagnes et compagnons de voyage, leur pugnacité, leur motivation hors norme, leur énergie. La récompense a été à la hauteur des efforts consentis, mais comme responsable je peux vous dire que, avec ces conditions hors normes, j’ai eu des questionnements aussi importants que lorsque j‘ai à gérer une situation délicate en Himalaya …
Evidement que dans un projet comme celui-ci, c’est plus à l’accompagnateur de randonnée qu’au guide de haute montagne que je suis qu’on s’adresse et mon rôle est celui de l’organisateur et du responsable d’une logistique délicate : assurer la sécurité le long du chemin, un bon logement et de bons transports annexes. Pour moi c’est un magnifique défi que j’apprécie dans la période qui suit une saison de ski intensive et avant celle d’alpinisme
Le côté humain d’une telle randonnée est extraordinaire, toutes ces histoires de vie se partageant, entre efforts et rires, entre confidences et chansons, ce n’est que du bonheur comme on dit, mais ici le mot n’est pas usurpé.
Belles leçons durant ces vingt jours de marche en Galicie, la nostalgie me chatouille … Et moi n’ai-je pas fêté mes 60 ans en ce début d’hiver ???
Semaine à tâtons, brouillard un jour sur deux à ne pas se voir les spatules, neige têtue qui tombe de jour comme de nuit, « mon pauv’ monsieur, il n’y a plus d’saison … ». C’est vrai qu’on est au printemps !
J’aurai voulu leur faire découvrir la région de Sankt Antönien sous un jour meilleur, mais bon, il a fallu s’adapter. Bon on a fait une course chaque jour et même si le ski était difficile, la neige était bonne et facile. C’est juste qu’on ne voyait pas grand-chose.
Qu’importe la recette était bonne : prenez Eli et Dom, des anciens villarois émigrés en ville de Fribourg, Nicole et Jicé des anciens fribourgeois émigrés à Villars/Glâne, rajouter Yann, un valaisan et passer le tout au mixer ! Des actifs en politique, mais pas forcément du même parti que celui de l’hôtelier vert qui nous accueillait, un singinois, ex-bolz, émigré aux Grisons.
En ben croyez-le ou pas, la sauce a bien pris!
C’est beau le val Maira pour la rando à ski, un immense potentiel quelles que soient les conditions. Quand on est arrivé avec Madeleine et Bernard, Marisette et Daniel, Agnès, Anne et Nono, il venait de tomber 80 cm de neige avec un vent hyper violent ! Danger marqué à l’arrivée, fort le deuxième jour …. Par chance vite redescendu.
Bien ventilée la semaine Dôl-Dôl au San Bernardino, jusqu’à 70 km heure annoncé par une température de base de -10 degrés, faites le calcul de ce qu’on a pu ramasser dans la tronche ! Bon, heureusement pas tous les jours, mais quand même, le brouillard s’en est souvent mêlé et il a fallu se battre pour faire tout ce que nous avons fait entre le versant sud et le versant nord du col.