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C’est toujours une sensation très agréable de retoucher le caillou à mains nues en début de saison, de reconnaître ici le velouté du calcaire, là le grain du granit. D'abord en remerciement avec les élèves de Christine qui nous mettent sous enveloppe notre progarmme de CRoc'montagne, et ensuite j’adore repartir avec les jeunes de l’oj de Dt de Lys, traditionnellement dans le Jura lors du grand we de l’Ascension. Cette année c’est dans les cantons de Soleure et d’Argovie que nous nous sommes rendus, jolie découverte… Il faut reconnaître que les suisses-allemands sont très forts pour équiper et préparer les terrains d’escalade, et aussi à se faire entendre diplomatiquement avec les élus locaux quant au partage du territoire que nous disputent les oiseaux nicheurs. Les compromis trouvés sont parfaits et respectueux.
Cela devient une tradition, mais j’aime donner mes cours de glace de base et de perfectionnement pour Croc’montagne dans la région de Chamonix. Le massif du Mt Blanc est tellement exceptionnel quant à sa beauté et de ce qui s’en dégage … Encordement, nœuds divers, ancrages et glissades plus ou moins retenues au Plan de l’Aiguille et technique de cramponnage, mouflage et sauvetage au Montenvers. Quoique en ce qui concerne la Mer de Glace et de ses possibilités, cela devient compliqué de trouver une crevasse intéressante pour faire des exercices tant le glacier a fondu. S’en est pathétique et effrayant, dépêchez-vous de visiter ce lieu mythique au plus vite avec vos enfants, dans cinq ans il n’y aura plus rien ….
Durant trois semaines en grande partie le long du GR 65, itinéraire communément parcouru par les pèlerins qui se rendent à St Jacques de Compostelle, j’ai eu le plaisir de randonner avec des groupes de personnes plus âgées. Ce mandat que j’assume pour le compte de Pro Senectute des cantons du Valais et de Fribourg m’enchante et j’apprécie beaucoup cette transition entre ski et alpinisme d’été. Mon action tourne bien sûr autour de l’organisation et de la logistique, mais pas que ça. C’est un véritable accompagnement qui consiste aussi à encourager (les étapes frisent parfois les 30 km par jour), à aider (les conditions climatiques peuvent être difficiles et le terrain glissant) et à écouter (les personnes âgées qui ont leur vie derrière elles sont des mines d’or d’histoires à raconter et c’est un régal que d’échanger avec elles). Nous fonctionnons à deux ou trois accompagnants pour des groupes de 10 à 12 personnes et pour assurer cette activité je m’appuie beaucoup sur des Accompagnateurs de Randonnée. Un joli travail également pour ces autres professionnels
Tous frères ! Et ce n’est pas un gag, hormis Markus un saint-gallois pur souche marié à l’une des filles de Léon le Grand Organisateur. Celui-ci a convaincu Paul, Marc André et Charles, ses frères, de l’accompagner dans cette expédition et tous sont montés dans le bateau ! Cela faisait deux ans qu’ils s’y préparaient, qu’ils s’en réjouissaient …
Deux ans pendant lesquels nos contacts réguliers, parfois en Suisse, souvent via l’internet ont affiné la connaissance du parcours, deux ans pendant lesquels ils ont mémorisé tous les passages à tel point qu’ils auraient pu y aller les yeux fermés ! Le 28 mars, c’est parti, d’abord en Gruyères pour tester le matériel loué et différentes techniques qui ne s’entraînent pas le long du Saint Laurent comme les conversions, le placement des couteaux ou le collage des peaux de phoque. Et le 29 c’est le départ d’abord pour Prafleuri, puis les Dix, les Vignettes, Bertol et Zermatt avant un premier 4000 au Breithorn.
A part le long du dangereux Stockjigletscher pour descendre sur Zermatt, une météo de rêve et des conditions de ski … agréables et des refuges pas trop bourrés. Un baptême des plus convaincant pour les canadiens dont cette traversée était la première expérience en rando à ski et sur les glaciers. Comme guide, partir en montagne avec des canadiens est un régal, tout le monde les aime ! Toujours souriants, toujours contents et curieux, ils sont la coqueluche des alpinistes bien trop sérieux pour ne pas dire sévère, habitués classiques des refuges. Oui, les gens de la Belle Province sont un soleil dans nos cabanes !
Ils n'ont vraiment pas eu de chance les Guex-Dunand ! Deux couples merveilleux qui s'entraînent par monts (en rando à ski) et par vaux (à vélo). Pas eu de chance déjà parce que Daniel s'est explosé un molet juste avant notre départ dans la vallée de Conches et ensuite parce que la météo s'est dégradée juste dans la lucarne prévue. Cela s'est résumé par 50 cm de neige fraîche et du vent doublé d'une élévation de la température. Le coktail parfait pour rester sous la couette ... Bon, comme on était pas là pour ça, on a "volé" un Sidelhorn, on a souffert à la descente sur un Tällistock et on a pu alligner 25 virages de poudre dans la forêt de l'alpage du Mällige. Dommage mais la montagne n'est pas toujours avenante ...