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C'est ma casquette d'accompagnateur de randonnée que j'ai mise pour une jolie escapade le long du St Jacques à travers les Pyrénées, grâce à la bonne idée d'Hermine qui a embarqué dans son sillage son François, Yvonne et Gérald, Françoise et Jean Marc ... et Hélène ! Un vrai bonheur et une belle découverte pour moi aussi parce que, à part la région du Vignemalle à ski ou du côté espagnol vers l'Anneto, Montserat ou les Riglos, je ne connais pas les Pyrénées. J'étais donc tout partant pour emmener mes joyeux lurons pour cette traversée entre St Jean Pied de Port et Logrono. Une jolie équipe avec Pierrot l'incontournable chauffeur dont la compétence est légendaire. Les paysages sont doux et très variés, un peu étrange. Ici des moutons, là des vignes et bien sûr une foule de pèlerins ! St Jean étant un point de convergence des quatre chemins principaux qui viennent du nord ou de l'est, et que le mois de septembre par ses conditions météo est probablement la meilleure période, beaucoup d'amateurs de tous les pays marchent sur le Chemin. Ainsi de belles rencontres en point de mire et de beaux échanges apportent à cette randonnée une autre dimension.
C'est plus que rare, c'est exceptionnel de réunir huit personnes qui ne se connaissent pas et qui ont le même niveau, le même entraînement, la même motivation, et la même joie de rire ! En quarante ans de guide, je sais à peu près de quoi je parle, les groupes je connais un peu ... J'arrive à la fin de ma saison dans les Alpes (en septembre je serai dans les Pyrénées et au Bhoutan) et terminer la saison d'été avec une telle équipe c' était un vrai cadeau. C'est sur un nuage et au soleil que nous avons traversé de St Niklaus à Zinal en passant par le Barrhorn et le Bishorn (2 heures 50 cabane- sommet !), et en nous arrêtant aux refuges de Topali, Turtman, Tracuit et Arpiteta. Joie de rire ! A tous les refuges c'était la fête, les bons mots, et les bonnes bouteilles ... Et même un anniversaire, un vrai, celui de Christine, ça ne pouvait pas mieux tomber moi qui adore ça ! Merci les gazelles, Arianne, Cloclo, Valérie et Christine et merci les matous François, Gilles, Patrick et Stéphane, on recommence quand et où vous voulez !
Cette année, les 4000 qui ne posent pas trop de problème sont rares : glaciers démontés, accès difficile, chutes de pierres constantes, glace sur les arêtes etc ... Mais la région de Saas Fee permet de réaliser de beaux sommets, certes pas difficiles mais intéressants au départ de la vallée grâce aux moyens mécaniques. Allalin, Alphubel, Weisssmies, Laginhorn sont de ceux-là, et on trouve de jolis itinéraires pas trop fréquentés qui permettent d'atteindre ces sommets. Cela a été mon choix en ce mois d'août et j'y ai passé une bonne dizaine de jours cette saison. J'ai donc réalisé plusieurs fois ces sommets, mais sans aucun déplaisir, sans avoir l'impression de répétitions. Pour moi, chaque ascension est unique, parce que chacun de nous est unique et que chaque montée a sa propre histoire partagée. De plus, le fait de bien connaître une montagne est un avantage pour les personnes que j'accompagne, je connais bien les passages et ainsi je peux être plus performant et efficace en anticipant les manoeuvres et les comportements. Et j'ai eu beaucoup de plaisir que j'ai partagé avec Josée, Gérald, Did, Maria et Roland. Le Dom, le Nadelhorn et autre Täschhorn seront encore là l'année prochaine !
Il est des rencontres et/ou des amitiés retrouvées qui sont de grands moments dans la vie et les retrouvailles avec Bernard plus de 25 ans après avoir fait sa connaissance à Châtel-St-Denis alors qu'il débarquait juste du Nicaragua avec sa famille restera un moment fort de cette saison de montagne. Le hasard a fait que ce médecin enthousiaste et idéaliste dans le beau sens du terme a bénéficié d'une prestation guidée comme cadeau d'anniversaire et nous nous sommes vite entendu pour une traversée dans les bernoises entre le Kiental et le Wildstrubel qui offrait la garantie de magnifiques paysages et d'un pacours certes escarpé mais pas vertigineux, ce que pouvait redouter mon compagnon. Autant lui que moi avons pris plaisir à cette traversée qui nourrissait pleinement nos envie de silences (nous n'avons pas rencontré beaucoup de monde à part vers la Bluemisalp) et de coups d'oeil très esthétiques dûs à une belle lumière déjà presque'automnale et des jeux de nuages hallucinants. Un beau partage, vraiment.
Quatre parents (inquiets ...) quatre enfants (motivés ...). Onze ans et quatorze ans, de chaque côté. Une semaine entre Turtman et Zinal avec à la clef l'ascension du Bishorn, le chalenge était sérieux. Il a fallu déjà équiper tout ce monde, s'entraîner, y croire. La météo a été avec nous, mais les sacs sont tellement lourds pour ce genre de sport, pensez, à tous les habits il faut rajouter des crampons, un baudrier et des gourdes parce que ça donne soif les 4000 m ! Et les glaciers sont vachards cette année, pas de jolies traces dans la neige qu'on suit bêtement, il a fallu se battre d'abord sur le Barhorn pour paufiner l'acclimatation, puis se battre encore sur l'affreux Turtmanngletscher tout en glace et plein de crevasses. Tout ça pour n'atteindre que Tracuit .... Le Bishorn lui-même a été conciliant et tous, oui les huit personnes ont atteint le graal du premier 4000 m dans les Alpes (je ne compte pas le Toubkal atteint par la moitié d'entre-eux il y a deux ans ...). Bravo les mômes Arthur, Emilie, Mathilde et Emma. Et bravo les parents Sylvie, Jacky, Florence et Bertrand. Mais attention, quand on a mis les doigts dans l'engrenage, difficile à s'arrêter !