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Pour les collectionneurs de 4000 mètres, il est connu que le versant sud du Mont Rose est un must. En effet, à partir du refuge de Gnifetti ou celui de Citta di Mentova, tous deux situés vers 3600 mètres, les ascensions de la Pyramide Vincent, du Giordani, de Corno Nero du Ludwighöhe, du Parrotspitze, du Gnifetti et du Zumstein sont assez facilement accessibles. Mais gare à l'altitude ! Une nuit à la cabane Margherita à 4553 mètres est une expérience qui peut être très douloureuse sans une bonne acclimatation. Pas pour nous ! L'équipe composée de Josée, ChatB, Yvette, Susanne, Stéphane, Catherine et Pierre Alain a bien compris les enjeux et ont scrupuleusement suivi le pas du guide ... Parfait ! Personne de malade, tous ont attteint les sept sommets malgré quelques "légers" excès d'alcool bienvenus pour fêter, fait rarissime, l'anniversaire de deux personnes nées le même jour et la même année ... Ouah !
J'ai régulièrement mis à mon programme le Tour du Cervin ... L'Autre, c'est celui du Mont Rose et même si ce dernier est un peu moins technique que son grand frère, il reste passionnant. Les étapes sont sérieuses, et le parcours passe d'une vallée à un col, suivi généralement d'une bonne descente, suivie elle d'une bonne montée, suivie elle ... Entre chaque, 1500 m à 1700 m de dénivelé positif et ... négatif ! Donc des journées de 7 à 8 heures. Il y a la possibilité tout de même de tricher un peu puisqu'à part le parcours entre Macugnaga à Alagna, certaines parties pourraient être allègées ici ou là par un téléphérique. La "variante guide" a consisté de St Jacques à rejoindre le refuge Guia de Ayas afin de terminer ce magnifique tour par l'ascension du Breithorn, deuxième sommets de 4000 m de la saison pour ChatB et Yvette ! Et d'autres vont suivre, je le sens ....
Je comprends mieux à présent l'amour que notre regretté Pascal Folly portait au massif des Pyrénées, c'est une région magnifique que je ne connaissais pas beaucoup : juste un stage de ski de rando dans la région du Vignemale, une semaine dans la région de l'Aneto et de ses 3404 m, deux semaines d'escalade entre Riglos et Montserrat, une traversée est-ouest le long du chemin de St Jacques et basta ! Le tour du Midi d'Osseau et les montagnes à gravir le long du parcours a été pout moi une découverte fulgurante. Paysages sauvages, chemins à peine marqués (souvent sentes ponctuées de cairns), refuges magnifiquement placés sur les bords des nombreux lacs, accueil magnifique, j'en rêve encore ... Bon, mille kilomètres nous en séparent et c'est probablement une des raisons pour lesquelles nous ne visitons guère ce massif, mais quand je pense aux milliers de kilomètres que je parcours 2 à 4 fois par année pour faire des treks ou des expés au Népal ou ailleurs, j'ai là un motif de questionnement sérieux ... A coup sûr, j'y retourne l'année prochaine, c'est certain !
Conditions de rêve, équipe de rêve, aspi de rêve, guide ... euh .... J'ai eu beaucoup de plaisir à revenir en montagne après 50 jours comme accompagnateur, plaisir de retrouver la neige et les cailloux, la corde et les crampons, la vie dans les refuges. Quatre personnes (Muriel, Agnès, Yvette et ChatB) pour le Tresenta, une cinquième (Daniel) pour lequel l'ascension du Gd Paradis était une dette d'anniversaire et qui nous rejoint avec deux autres autonomes (Carin et Roland), le tout encadré par Jéjé, un aspi de rêve et mécole. Il y avait beaucoup de monde qui a rejoint le sud aux conditions orageuses moins difficiles que dans le nord des Alpes, mais l'ambiance était agréable. Je vous le répète, un monstre plaisir !
Quels beaux moments de partages et de réflexions le long du Camino Frances qui nous a mené de Villafranca à Santiago en Galicie ! Que cela soit à travers des "bains de forêts" ou des moments de silence et de méditation, durant dix jours, les participants des groupes que nous avons emmenés (cinq au total et nous sommes toujours deux professionnels à accompagner les groupes et un chauffeur à disposition à n'importe quel moment) le long du Chemin sont revenus "confiants, en paix et plus légers". Et surtout prêts à recommencer ! La fierté et l'ego oubliés, certains ont pu "se mettre à la place de" et ont pu "accepter d'être aidé". Toutes les personnes concernées sont âgées, de 64 ans à ... 89 ans pour la plus âgée ! C'est donc un véritable exploit que celui de marcher en moyenne 18 km par jour pendant une dizaine à suivre. Mais là n'est pas le véritable propos : cette expérience que je renouvelle depuis 10 ans déjà m'apporte énormément tant les personnes rencontrées sont positives et riches d'anecdotes à partager. Comme j'aime bien le dire, de chaque vie, on pourrait écrire un livre extraordinaire ! (les citations entre " sont tirées des débriefings et les participant(e)s en sont les auteurs)