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C'est impossible, pas lui, pas eux. J'imagine leur plaisir d'arriver au sommet de cette montagne facile, que l'on fait par n'importe quelle condition et dont la seule question est une courte pente de 30 degrés sur 20 mètres de dénivelé. J'imagine la belle poudreuse qui appelle les courbes légères, je ne peux pas imaginer la cassure sur cette pente débonnaire. Et pourtant .... Depuis dimanche après l'appel de son père, je ne cesse de regarder la carte du Diemtigtal et de cette Meniggrat sur laquelle Guillaume et Magali se sont fait emportés par une coulée. Guillaume, trop jeune, trop brillant, trop prudent, trop généreux pour partir si loin, pour toujours, Guillaume le jeune, sur son premier 6000 m au Ladakh alors qu'il avait à peine 17 ans, Guillaume, le compagnon de cordée de mon fils Arno, avec tant de partages, tant de moment d'amitié. Comment apprivoiser l'inacceptable ? Comment soutenir les parents ? Et Magali, la compagne et leur enfant à venir ? La rage, les larmes impuissantes ...